Tout le monde a des idées, beaucoup ont des projets mais peu arrivent à concrétiser un produit viable qui rencontre le succès espéré. Vous avez probablement déjà eu la réflexion suivante « J’ai une super idée, mais je n’ai pas suffisamment de moyens pour la développer ». Selon l’envergure du projet cela peut se vérifier cependant dans la plupart des cas vous arriverez à vos fins en suivant certaines astuces et méthodologies.
Définition d’une idée, d’un concept
Avant toute chose, il est très important que vous soyez convaincu par votre idée et si possible qu’elle réponde à un besoin, une problématique, apporte un service ou une plus-value pertinente à un concept existant . En effet, si votre idée est de créer une fourchette à 5 dents dans le but de pouvoir manger plus vite, je ne pense pas que votre produit rencontrera le succès.
Pour illustrer les différents points de cet article, nous allons utiliser le concept de LaFourchette.com :
Pouvoir réserver un restaurant en ligne. Le site propose des restaurants classés par cuisine, par ville et par prix.
Les exemples mis en relation avec les différents points de l’article ne réflètent pas l’histoire réelle de La Fourchette.
Parlez-en à votre entourage, à vos proches
Quand on est convaincu et très excité par son projet c’est un peu comme quand on est amoureux : on a des oeillères. On avance tête baissée, on ne se rend pas compte des éléments perturbateurs ou tout simplement que le concept ne tient pas debout.
Pour l’avenir de votre projet, il est intéressant de communiquer votre concept afin d’avoir des retours et sûrement de nouvelles idées, des retours d’experiences nécessitant de résoudre un problème, etc.
Attention ! N’attendez pas des retours pertinents des personnes qui ne correpondent pas à votre cible. En effet, si votre projet est une plateforme comme LaFourchette.com, votre grand-mère ne sera pas d’une bonne source de retour malgré tout le respect que vous avez elle :-D.
Tout au long du projet, n’hésitez pas à confronter votre travail aux feedbacks et surtout aux bonnes personnes. Un retour d’un autre entrepreneur n’étant pas inclus dans votre cible détruirera votre projet plus qu’autre chose. Celui-ci donnera sa vision de comment lui, aurait fait les choses et aura un regard différent de celui de votre cible.
Etude de marché et définition de la cible
Dès lors que vous avez les grandes lignes de votre concept, il est primordial de faire de la veille concurrencielle, veille technique, veille juridique (optionnelle). Il est nécessaire de savoir à qui vous devez faire face et où vous positionner sur le marché.
Par ailleurs, vous devez également définir une cible. A savoir qu’elle ne peut pas être « tout le monde » comme je l’entends souvent. Pour définir votre cible posez-vous les bonnes questions telles que :
- Est-ce que mon concept touche les 7 – 77 ans ? Certainement pas
- Est-ce fait pour les hommes, les femmes, les animaux ou autres ?
- Est-ce fait pour les personnes du monde entier ou d’une zone géographique précise ?
- Est-ce des personnes avec des habitudes d’achats ?
Dans notre cas :
Pour l’étude de marché et toute la veille nécessaire, il est fort possible que LaFourchette.com n’ait personnes en concurrence étant parti du constat qu’il n’était pas possible de réserver un restaurant en ligne. Ils ont probablement, lors de l’établissement du concept, fait les recherches nécessaires quand à la faisabilité technique et juridique.
En ce qui concerne la cible de LaFourchette.com, il n’y en a pas mais deux bien distinctes : les utilisateurs et les restaurateurs. Au delà de ces cibles là, vous devez aussi définir des cibles primaires et secondaires.
Au début du site, les critères devaient être au minima les suivants :
Utilisateurs
- Personne ayant un ordinateur
- Personne ayant entre 25 et 40 ans (Il faut être le moins large possible sur ce critère)
- Personne pouvant dépenser entre 20 et 50 euros par couvert
- Personne habitant à Paris (avant de vouloir conquérir le monde, essayer d’avoir votre quartier, puis votre ville, etc)
Restaurateurs
- Restaurant localisé sur Paris
- Restaurant dont la carte répond à notre cible utilisateur
Il y a toujours la possibilité d’affiner encore plus ces cibles pour y ressortir nos cibles primaires.
Veuillez noter qu’une startup est en constante évolution aussi bien sur son concept, sa cible, ses produits.
Quelles sont les fonctionnalités de mon produit ?
Jusqu’à là, vous vous êtes retenu de réfléchir sur l’ensemble des fonctionnalités au profit de la définition du concept. Bonne nouvelle, vous allez pouvoir imaginer votre produit idéal sans penser aux contraintes de ressources, techniques et financières.
Tel un brainstorming, faites une liste de toutes les fonctionnalités qui vous intéressante d’ajouter à votre produit. N’oubliez pas non plus de penser au business model même si ce n’est pas le plus important comme le verrons un peu plus tard.
Dans notre cas :
Aujourd’hui, LaFourchette.com est une plateforme complète ayant beaucoup de fonctionnalités telles que :
- Annuaire des restaurants classés par type de cuisine, localisation, prix, notes des utilisateurs
- Fiche d’un restaurant avec : nom, photos, descriptions, carte, note, promotions, etc
- Recherche par localisation, type de cuisine, date, nombre de personnes, heure
- Comptes utilisateurs et pro (dont de nombreuses fonctions dans les comptes)
J’ai résumé très grossièrement car il y en a énormément. Avant d’en arriver à ce stade, pensez-vous que LaFourchette a développer tout cela dès sa création ? Non.
Définition du MVP (Minimul Viable Product / Produit Minimum Viable)
Vous avez pondu une liste interminable de fonctionnalités ? Génial, il va falloir l’épurer pour en ressortir uniquement les fonctions vitales pour le lancement de votre projet. Définir le MVP est une étape essentielle à votre réussite ou non. Lorsqu’on lance une startup, nous n’avons jamais (sauf cas exceptionnels) suffisament de moyens pour réaliser le projet parfait du premier coup.
Votre produit minimum viable doit être fonctionel pour répondre aux besoins primaires de votre concept. Il n’est pas obligatoire d’y insérer un business model. Twitter n’en avait pas pendant les premières années, Yo non plus et ils ont pourtant levé 1,5 millions de dollars.
En tant que chef de projet, j’ai déjà été confronté à des clients avec des idées très intéressantes mais leur MVP était un « fourre tout » où tout était le minimum viable.
Dans notre cas :
Pour démarrer et se faire une place, LaFourchette avait besoin uniquement des fonctions suivantes :
- Annuaire des restaurants classés par localisation, prix, notes des utilisateurs
- Fiche d’un restaurant avec nom, description, notes des utilisateurs
- Recherche par localisation, date, nombre de personnes, heure
- Envoi d’un email de réservation au restaurateur
- Compte utilisateurs basique uniquement
Cette fois-ci la liste est complète. Nous n’avons pas besoin de plus pour pouvoir mettre LaFourchette sur le marché et encore en cherchant en profondeur on pourrait éliminer d’autres points.
Le type de cuisine, la carte, nous pouvons l’écrire dans la description de la fiche restaurant. Les comptes professionels sont inutiles à ce stade car nous pouvons les ajouter pour eux, etc.
Avec ce produit rudimentaire, nous pouvons même imaginer un business model : à chaque fois qu’un utilisateur réserve, nous prenons une commission fixe de X €.
Attention ! Il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre. Il faut avoir un produit minimum viable fonctionnel certe mais un minimum fiable et esthétique sans pour autant atteindre la perfection.
Pensez Agile !
Une fois le produit minimum viable livré et en ligne, c’est l’heure pour vous de mettre la machine marketing et commerciale en route dans le but de promouvoir votre projet. Bien entendu, toutes les stratégies ont été réfléchies avant la mise en ligne du MVP.
L’aventure est seulement à son commencement. Deux stratégies se présentent à vous :
- vous améliorez votre produit selon votre vision, selon où vous souhaitez aller
- vous améliorez votre produit selon ce que les utilisateurs souhaitent
Vous avez probablement passez des mois voire des années à arriver jusqu’à la livraison d’une première version de votre projet cependant il faut garder son calme et continuer à travailler avec méthodologie.
Qu’importe la typologie de votre startup, vous devez structurer votre développement avec la méthode Agile. Pour faire simple, c’est une approche de gestion de projet structurée en itération permettant organisation, dynamisme du développement avec une gestion des coûts à tout instant.
Pour plus d’information sur la méthode Agile : http://www.agiliste.fr/fiches/introduction-methodes-agiles/
To be continued…
Que vous soyez seul à développer votre projet ou en groupe, ne vous enfermez pas sur vous même(s), rencontrez du monde de l’univers startup, des incubateurs, des business angels. Toutes les personnes que vous pourrez rencontrer sur votre chemin peuvent potentiellement vous apporter l’étincelle qui fera décoller votre startup.